zankana

Je n'adhère pas à la décision d'interdire l'émission d'Al Jazeera d'émettre à partir du Maroc, malgré tous les " attendu ", aussi valables soient-ils.

Bien entendu j'ai été sidéré par les propos tendancieux, pour ne pas dire "diffamatoires" de Heikel à l'endroit d'un grand Roi qu'était le défunt Hassan II.

Avec le recul aujourd'hui, l'on constate que Hassan avait opté pour les meilleurs choix possibles de la gouvernance, tel le multipartisme malgré ses imperfections , au moment où les autres pays Arabes ont préféré le parti unique et la pensée unique et inique, ayant été à l'origine du foisonnement des Républiques Monarchiques ou Joumloukyats, qui prévalent aujourd'hui dans le monde Arabe.

L'histoire n'oubliera jamais le tournant salvateur de l'alternance opéré en 1998, où le gouvernement avait été conduit par un parti de gauche, l'USFP. Et comme personne ne pouvait éviter son destin, Hassan II avait rendu l'âme en 1999, laissant inachevé, derrière lui, son projet de faire accéder le Maroc à la normalité démocratique.

Bien sûr, le Maroc avait connu des périodes de turbulences, où un climat de bras de fer s'établît entre le Roi et l'opposition radicale de gauche, une opposition plutôt idéologique, qui ne croyait qu'à la légitimité révolutionnaire, avec l'exclusion de toute autre légitimité, bâtie des siècles durant.

Il est évident que devant des velléités attentatoires et refuzniks, la monarchie ne pouvait que sévir, elle qui avait la main sur l'armée et les forces de l'ordre. C'était ou soit toi ou soit moi, et les exactions qui s'en suivirent coulaient de source.

A partir des années 90, les animosités et la propension à exclure l'autre se sont apaisées, pour donner lieu à un climat de consensus et de confiance qui s'installa depuis et ayant mené à l'alternance.

Je reviens à Mohamed Hassanein Heikel, que je trouve un peu "prétentieux" , pour dire qu'il ne nourrit pas beaucoup de sympathie, à l'instar de son maître Nasser envers Hassan II , lequel se refusait au suivisme béat au leadership de Gama,l que tous autres chefs d'Etats Arabes prenaient pour leur idole.

Heikel n'est pas sans savoir les liens historiques très étroits tissés depuis environ trois siècles entre les Juifs Marocains et la dynastie Alaouite, notamment entre Hassan II et son père Mohamed V. De plus hassan II considérait , comme demeurant ses " sujets ", tous les Juifs Marocains ayant émigré à Israël après la guerre de 6 jours en 1967 . Il en faisait ( des juifs Marocains vivant à Israël) un cheval de Troie, pour exercer des pressions sur Israël, pour "flexibiliser" sa position à l'égard de la cause Palestinienne.

C'est vraiment dommage que de tels propos soient à l'origine de la décision des pouvoirs publics d'interdire la diffusion d'Al Jazeera à partir de Rabat. C'est surtout le Maroc qui en pâtirait le plus, dès lors qu'il a perdu une lucarne pouvant lui permettre de mieux se faire connaître, faire connaître ses causes de même que sa transition vers la normalité démocratique à l'échelon international.

J'estime que Al Jazeera par la bouche de mohamed Krichane s'est dédouané, lorsqu'il a opposé le fait son l'interdiction aux propos de Heikel qui a rectifié le tir à l'égard du défunt Roi Hassan II.

Je souhaiterais que Rabat revienne sur sa décision d'interdiction d'Al Jazeera, qui j'espère retiendra bien la leçon.

                                                                                      Mostafa Melgou