zankana

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Un taux de chômage qui laisse rêveur

On avance que le taux de chômage actuel au Maroc serait de l'ordre 9,7%. Ahurissant, puisqu'il paraît mieux que celui observé aujourd'hui en France. Une telle occurrence serait-elle possible, dire que le Maroc serait en meilleure posture que la France, en terme de lutte contre le chômage ?

Je ne remets pas en cause le ratio obtenu par le rapport " population effectivement au travail sur population active ". Ce que je réfute, c'est l'inanité de la base de calcul du taux de chômage, en posant et répondant à la question - qui est considéré non-chômeur, au Maroc, plus significatif que s'enquérir qui est chômeur ? De même, qu'il est pertinent de dresser la nomenclature de " jobs " retenus, qui représentent autant d'actes de travail, pour s'assurer dans quelle proportion, ces actes sont-ils conformes à la définition par objectif du travail , tel que le voulait Voltaire, qui nous rappelait que " le travail nous épargne de trois grands maux : le vice, le besoin et l'ennui ".

C'est sur la base de cette trilogie Voltairienne, que l'on intégrerait ou l'on déclinerait tout acte de labeur conventionnel, pour former la liste- base de calcul de la population effectivement au travail, liste qui doit être connue et comprise de tous les Marocains, pour éviter les amalgames et rétablir du crédit à nos agrégats économiques et indicateurs de développement social . Ainsi l'on s'interrogerait si les catégories professionnelles suivantes étaient comprises dans le nombre de la population au travail fixé par les statistiques officielles. Il en est ainsi des :

  • Marchands ambulants, toutes ventes comprises ( coupes- ongles ; lunette solaires, vestes et pantalons, parfums et déodorants , petits mouchoirs jetables……..etc )
  • Charretiers- vendeurs de légumes ou fruits, ambulants ou ayant pignon sur rue
  • Vendeurs de cigarettes au détail, ambulant ou ayant pignon sur rue
  • Les marchands- receleurs de GSM au bric-à-brac de Derb Ghallef
  • Les femmes- marchandes de linge pour enfants et bébés très tôt le matin sur la route de Médiouna et alentours.
  • Les jeunes filles- marchandes de Barhrir ( crêpes)
  • Les jeunes garçons- marchands du Ouarka ( pâte fine pour truffe ).
  • Les cireurs
  • Les mendiants déguisés c'est dire toutes les personnes vivants d'expédients
  • ……………..
  • ………………
  • ………………

Je lance un défi au Haut Commissariat au Plan de nos donner les chiffres exacts des catégories socio -professionnelles citées plus haut et combien représentent-elles de la population active au Maroc ? Je lance un autre défi au gouvernement pour nous communiquer le niveau des réalisations achevés en terme de création de un million cinq cents milles emplois promis lors des élections législatives de 2007.

Quant au niveau du chômage au Maroc, je sais qu'il n'est pas de 9,7%, tant s'en faut. Je sais aussi qu'il est très élevé et je le vois à l'œil nu, dans la rue, dans le quartier où j'habite dans le cercle restreint de la même fille sans nul besoin de statistiques.

Et la démocratie commence d'abord par la véracité de l'information et des chiffres, en communiquant aux ayant droits c'est à dire aux citoyens Marocains, les véritables chiffres de la pauvreté, du chômage, de l'analphabétisme, et de l'habitat insalubre…..etc.

Pour un pays qui avait l'habitude et l'expertise, dans un passé très récent, de trafiquer les élections, en faisant voter des personnes à titre posthume, maquiller les grandeurs économiques ou les indicateurs de développement humain demeure un jeu d'enfants.

                                                                             Mostafa Melgou

 



16/09/2008
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