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Remettre la réforme agraire à l'ordre du jour

Au Maroc, si l'agriculture ne contribue qu'à concurrence de 7 à 8% du Produit Intérieur Brut, elle est censée néanmoins occuper 40% de la population que compte le Maroc, constitué de ruraux.

On pourrait sérier trois phases historiques, quant à l'évolution de l'Agriculture au Maroc. La première avait été entamée au lendemain de l'indépendance, notamment avec le pemier gouvernement des Forces Populaires mené par Abdallah Ibrahim et Abderrahim Bouabid. Elle consistait en une esquisse d'une réforme agraire, visant la redistribution des terres récupérées des colons Français, plus ou moins un million d'hectares de terres fertiles et à mieux outiller les paysans qui vivaient principalement de la culture vivrière.

Dans les années 70 du siècle dernier, l'agriculture a été tournée vers l'export , pour répondre aux besoins de consommation du marché Européen, en cultures maraîchères et grumes, l'Europe étant occupée à parfaire son industrialisation. Ce repositionnement s'est fait au détriment de la culture céréalière dans plusieurs régions réputées comme étant des greniers du Maroc.

L'Europe ayant bouclé son industrialisation et s'étant élargie à 25 pays aujourd'hui, les exportations Marocaines en produits maraîchers frais commencent à subir une concurrence de plus en plus rude de la part de pays qui font aujourd'hui partie intégrante de l'Union Européenne, notamment l'Espagne.

Devant cette situation et pour atténuer les effets de la concurrence, le Maroc s'est tourné vers l'agroalimentaire, notamment la conserve d'olives et de câpres.

Le dilemme aujourd'hui c'est que le Maroc se retrouve avec un secteur agricole extraverti, avec de plus en plus de difficultés à trouver des débouchés commerciaux et en même temps avec une population de paysans de plus en plus pauvres, en l'absence d'une politique endogène ou au moins équlibrée, pouvant assurer aux ruraux un minimum de décence, leur permettant de ne pas quitter leurs terres.

Le résultat, c'est un exode rural de plus en plus accentué, qui se traduit par des ceintures de pauvreté et de bidonvilles, qui entourent et étouffent de plus en plus les villes. De telle sorte que d'aucuns parlent de ruralisation des villes, avec tout ce que cela comporte comme conséquences néfastes en terme de promiscuité, de ill-behaviour et d insécurité.

Il est plus que nécessaire de remettre la réforme agraire à l'ordre du jour, pour combattre les latifundiaires et autres absentéistes compradores, faisant de l'agrriculture une situation de rente.

A nos sociologues salut.

Puisse l'âme de Paul Pascon reposer en paix.

                                                                                         Mostafa Melgou       

Fall 2007   



07/11/2007
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