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Radioscopie de la presse indépendante

Tout le monde s'accorde à dire que la presse représente le quatrième pouvoir dans un pays. Serait-ce vrai sous tous les cieux ? Ce n'est pas si sûr. Cas du Maroc.

L'on pourrait situer la genèse de la presse indépendante, en gros, aux débuts des années 90, à l'exception de quelques titres francophones spécialisés.

La naissance de cette presse indépendante aura été encouragée par le pouvoir, en signe de velléités d'ouverture et - d'une pierre, deux coups – mettre mal à l'aise la presse partisane, notamment celle de l'USFP , qui avait les coudées franches et réalisait de grosses ventes.

La première vague des " indépendantistes " a donné naissance à " Al Ahdat Al Maghribia ". dont le directeur n'est autre que l'ex-directeur " consensuel " d'Al Ittihad Al Ichtiraki. Les actionnaires d'Al Ahdat sont des USFPéistes de ce que l'on pourrait appeler l'aile sociale-démocrate ou participationniste de l'USFP. Et les premiers numéros d'Al Ahdat, n'étaient autre chose que des bulletins de dénigrement et de médisance à l'endroit des symboles d'un parti, supposé être le leur.

Avec Al Ahdat le coup d'envoi du foisonnement de titres a été donné, car trop facile de fonder un journal. Aujourd'hui si on devait catégoriser la presse indépendante, l'on obtiendrait trois types. La presse " prêche du sultan ", plus monarchiste que le Roi qui ne cesse, dans ses colonnes, de clamer haut et fort que le Maroc est dans la " normalité " démocratique et la bonne gouvernance. En somme que le Maroc est dans le meilleur des mondes possibles, n'en déplaise à certains. Cette même presse ne recule devant aucune insulte, aucune calomnie, en réaction à toute velléité d'opinion contraire. A ses yeux personne n'est en droit de porter un jugement critique à l'endroit notre " éclairé " gouvernement, tant sur le plan économique que social.

L'autre courant de la presse indépendante est constitué de quelques titres, principalement francophones. Ces titres sont dirigés par de jeunes trublions, qui font peu de cas de notion de mesure et du politiquement correct. Il s'agit de " révoltés" et de " puristes " qui n'ont pas encore dû parfaire leur affirmation du soi. Ayant appris le métier de journaliste sur le tas, Ils voient tout en noir et ne veulent créditer le pouvoir en place d'aucune percée, de quelque nature que ce soit. Cette frange de presse a été et continue d'être combattue, concomitamment par sa consœur " presse prêche " et par voie de procès judiciaires.

La troisième nomenclature de presse regorge de titres, les uns plus zélés que les autres, où la libido l'emporte sur la raison, la rumeur sur l'information , le délayage sur l'analyse et enfin le vice sur l'éthique.

Le Maroc n'a pas besoin ce cette presse là. Qu'elle sème le mensonge et l'illusion ou le nihilisme et le désespoir ou enfin la stupidité et l'ignominie.

Gare d'en arriver à la presse " poubelle " et au chantage journalistique.

 

                                                                                         Mostafa Melgou



04/10/2007
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