zankana

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Maladie infantile de la presse indépendante.

Mon papier se voudrait serein, loin des propos qui diaboliseraient l’autre, sur l’épreuve qu’endure une certaine presse.

Cette situation me renvoie à une autre, historique et plus éprouvante, lorsque la gauche marocaine avait opté pour l ‘affrontement, comme voie pour faire valoir ses idéaux. La conséquence, nous la connaissons aujourd’hui - des années de plomb, des martyrs à titre posthume, des scissions partisanes. Aucune avancée démocratique n’a été enregistrée durant cette période de bras de fer, s’étalant de 1963 à 1973. L’année 1992 représente un tournant historique dans le paysage politique marocain- les ardeurs révolutionnaires se sont atténuées et un certain apaisement installé, fruit d’une reconnaissance mutuelle et d’une cohabitation en bonne intelligence d’une légitimité " populaire " face à une autre, " historique " . Et c’est tout le Maroc qui en avait tiré profit, avec l’avènement d’un gouvernement de l’alternance en 1998.

La presse indépendante a tout intérêt à tirer les enseignements de l’histoire, en évitant la surenchère suicidaire et en faisant bon usage de l’espace de liberté, chèrement acquis.

Il ne sert à rien de se livrer à un combat " pot de terre contre pot de fer ", d’autant que le rapport de force est inégal et les dés pipés.

A quoi avancerait-t-il le Maroc que la presse "indépendante " soulève des sujets " tabous " que les politiques et les parlementaires (élus et mandataire de la nation) s’accordent à taire ? De plus, s’est-on jamais interrogé sur les sujets qui préoccupent en priorité le citoyen marocain ou bien ces derniers se sont-ils taris ?

Le rôle de la presse indépendante n’est pas de se substituer aux partis politiques, ni de s’imposer en objecteur de conscience.

Qu’on ne se méprenne pas- je suis contre toute exaction de quelque nature qu’elle soit, à l’endroit des journalistes, pourvu qu’ils ne ressentent pas eux-mêmes le besoin, je ne sais pour quelle raison, de se complaire dans une posture masochiste. Il y va de notre presse indépendante à laquelle nous tenons tant.

Mostafa Melgou



07/02/2007
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