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Le Parlement marocain: coûts & performances?

Les Représentants de la Nation – six cents & quelques dizaines de députés – coûteraient, en terme de masse salariale brute, plusieurs centaines de millions de dirhams par an. Si l’on y ajoute les autres charges de gestion, y compris la maintenance de l’enceinte parlementaire, l’on se retrouve, au bout du compte, avec la bagatelle de un milliard de dirham. Ce niveau de charges afférentes au fonctionnement de l’institution parlementaire, équivaudrait, à 80%, au montant de l’enveloppe allouée à l’investissement productif dans l’infrastructure routière et portuaire, ou encore à l’enveloppe consacrée à l’INDH, au titre de la loi de finances 2006.Comment faire l’économie de telles charges " parlementaires ", trop élevées si comparées aux heures de présence effective de nos députés et au bilan de leurs législatures ?

En guise de solution à cet écueil financier, d’aucuns proposent purement et simplement de renoncer aux services de l’institution parlementaire et partant faire l’économie des charges y afférentes.

Cette proposition peut, dans l’absolu, paraître superfétatoire, voire saugrenue, tous les pays du monde moderne étant dotés de parlement. Elle serait, en revanche, mieux comprise, si l’on se posait la question : Avons-nous vraiment besoin d’un parlement, au Maroc ?

Pour préluder à une esquisse de réponse, j’emprunterai à notre éminent historien Abdallah Laroui cette remarque, qui soulignait que la Monarchie Marocaine s’apparenterait plutôt à un régime présidentiel, qui confère au chef de l’Etat de larges pouvoirs. Ce constat, d’une autorité académique, invite le politologue marocain à faire le parallèle de notre Monarchie avec le régime présidentiel en France ou encore aux USA.

Ce qui n’a pas été dit, cependant, c’est cette particularité Marocaine, savoir : Si les présidents Français ou Américain sont issus de microcosmes politiques, le Roi du Maroc Lui, transcende les partis et les clivages politiques. Il est l’incarnation de toute une Nation.

Nonobstant les très larges pouvoirs dont est investi le Roi, en vertu des dispositions constitutionnelles, la Monarchie Marocaine est parvenue, aujourd’hui, à asseoir sa légitimité aussi bien constitutionnelle qu’historique ( trois siècles de règne) et à réunir l’unanimité autour d’Elle.

Dans ce schéma de Monarchie Présidentielle renforcée, l’institution parlementaire paraît blême, avec les in- efficiences que l’on lui connaît et les dysfonctionnements qui la grèvent. Il serait peut être opportun de faire renaître le génie Marocain pour repenser notre parlement, ou tout au moins et partant du principe que la députation n’est pas un métier, instaurer un système de rémunération sous forme de jetons de présence, en lieu et place de celui qui prévaut actuellement. Ce faisant, montrerait l’attrait réel de la députation, pour ceux qui veulent coûte que coûte être les représentants de la Nation et dont peu en ont reçu mandat valable et honorable.

                                                             Mostafa Melgou



02/02/2007
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