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Le monde n’est-il pas en train de se diriger vers une crise mondiale ?

Pardi, le monde n’est pas près de sortir des crises. N’a-t-il fini sa quête à colmater les effets de la crise financière de l’automne 2008, avec l’effondrement des marchés financiers, qu’il replonge dans de nouvelles crises de « sovereign risk »,  dont les premiers symptômes apparaissent en Grèce, pour, successivement, affecter l’ensemble de L’UE à quelques exceptions près. La question sous-jacente qui coule de source : les experts Européens peuvent-ils oser encore aujourd’hui, comme ils l’avaient fait dans un passé récent, s’imposer  en donneurs de leçons aux pays du tiers-monde, pour ce qui est de leur gestion des finances publiques, de transparence financière, ou de bonne gouvernance? L’Europe grabataire doit d’abord commencer par balayer devant sa porte et se remémorer que charité bien ordonnée commence par soi-même. Personne ne sachant exactement ce qu’advint à la Grèce déliquescente, que valent alors ces instances qui gouvernent l’UE avec tout leur dispositif  de contrôle et de régulations prudentielles ? Quelle raison d’être aujourd’hui pour la BCE  ou même le FMI devant un tel désastre économique ?

Seule l’Allemagne a aujourd’hui les moyens du sapeur pour sauver l’Eurozone n’en déplaise aux « Tartarins » qui «over-promise and under-deliver». En contribuant à la rescousse par l’apport de € 8,7 bln cette année pour atteindre € 23 bln à l’horizon 2012, l’Allemagne est en droit de revendiquer et d’asseoir, car légitime, son leadership dans l’échiquier politique de l’UE. D’autant que la génération de Merkel  mesure son adhésion à l’Union en termes de pertes et profit ( profit & loss), contrairement à celle de Helmut Kohl pour qui être dans l’Union est une affaire de guerre et paix. D’éminents économistes Allemands ont menacé Angela Merkel de porter le « bail-out » de la Grèce devant la cour constitutionnelle, arguant que faire ce crédit constitue une contradiction avec un verdict prononcé en 1993 par la cour constitutionnelle qui conditionnait l’adhésion à l’EURO à la stabilité de l’Eurozone. C’est dire l’ampleur des pressions de l’opinion publique Allemande auxquelles devait faire face la Chancelière.

Les outils d’analyse ne procurent aujourd’hui que des demi- vérités, que des conclusions étriquées dans un monde en pleine mutation, d’autant que les crises territoriales ont fini par se globaliser en éclaboussant tout le monde. Certes le monde a affronté plusieurs crises durant les trente dernières années et les statistiques du FMI ont montré qu’entre 1970 et 2007 presque 328 crises financières et 63 crises de surendettement avaient secoué le monde. Néanmoins, la crise économique ayant envahi le monde à l’été 2007 a été la plus  désastreuse, avec des implications les plus lourdes sur les économies mondiales.

Cette crise a été la conséquence inéluctable de pratiques malsaines ayant affecté le système bancaire et le marché du real estate. Des organismes de financement ont fait des propositions de crédit très attractives à des personnes aux revenus limités pour avoir des crédits immobiliers. Ce n’a pas manqué d’entraîner un rush sur la demande et partant sur le crédit. Pour disposer de plus de liquidité, les banques ont eu recours aux hedge funds via les titrisations de leurs titres de créances sur des clients en difficulté. Ce boom incontrôlable de l’immobilier a provoqué un effondrement des prix du Real Estate ayant entraîné la faillite de Lehman Brothers pour s’étendre ensuite aux hedge funds. C’est ainsi que AIG n’a pu indemniser 64 millions de ses clients. De même que l’administration américaine a sauté pour combler un déficit de $ 85 bln en contrepartie d’une participation à concurrence de 79,9% de son capital.

Autant cette crise a produit des effets dévastateurs sur plusieurs économies du monde, avec un recul de la croissance et des ajustements structurels de l’économie planétaire, autant elle a produit des effets positifs dès lors qu’elle a permis de débusquer pour les mettre en évidence les pratiques peu orthodoxe voire abusives du système financier et bancaire et des places financières, outre la faiblesse du contrôle financier et monétaire et son impuissance à neutraliser ses méfaits et encore moins à proposer des mécanismes probants pour la contrecarrer. L’exemple de la Grèce en représente l’illustration tangible et irréfutables de ces  pratiques fallacieuses.

Les effets de la crise grecque a grandement exposé à la détérioration des actifs notamment les banques Françaises et Allemandes qui restent les plus engagées, ou bien en éclaboussant le Portugal, l’Espagne et l’Italie, voire même son extension aux USA et pays du Sud du bassin Méditerranéen. C’est ainsi que les agences de notation ont procédé le 27/04/2010 tels standard & poors à décoter le credit rating de la Grèce et du Portugal, puis l’Espagne le 29 du même mois, ce qui entame le peu de confiance dans ce pays et le peu de crédibilité de leur modèle de développement. Aucun pays ne satisfait aujourd’hui aux standards mis en place par l’UE pour ce qui est des déficits budgétaires qui doivent se cantonner à 3% et le niveau de la dette publique à 60% du PIB. C’est ainsi que le déficit en Irlande a atteint 11,7% et la dette 77,3%. Quant à l’Italie ils sont respectivement de 5,3 et 118,2% .

Pour contenir la crise et prévenir la contagion à d’autres pays, al zone Euro s’est hâtée de chercher des solutions. C’est ainsi que les dirigeants de la zone Euro se sont réunis à Brussels le 7 mai 2010 un sommet extraordinaire et ce représente la deuxième fois depuis la création de la zone euro en 1999, réunion sans leurs homologues de l’UE. Le premier sommet de la zone Euro s’est tenu à Paris à l’automne 2008 pour focaliser sur la crise bancaire. Ils ont ratifié un ensemble de mesures d’aide en vue d’aider la Grèce avec un subvention de € 110 bln outre les 80 bln sous forme de prêts bilatéraux intra-zone Euro et le FMI pour 30 bln. Le dispositif d’aide consiste sera sous forme de tranches graduelles jusqu’en 2012. Il est prévu que la Grèce a reçu du FMI la première tranche du crédit qui se monte à 5,5 bln pour face à une échéance de 9 bln dont est redevable ce pays à ses bailleurs de fonds le 12/05/2010.   

 

Qu’arriverait-il si les crédits accordés à la Grèce, au Portugal et à l’Espagne ne sont pas honorés ?    

 

                                                                   Mostafa Melgou                                                                


29/08/2010
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