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Le cinquantenaire du rêve Maghrébin

 

Sur les colonnes d'Al Quds Al Arabi, Fathallah Oualalou a tout à fait raison de rappeler la conférence de Tanger du 28 avril 1958 ayant réuni les leaders politiques de trois pays Maghrébins –Maroc, Algérie et Tunisie, pour discuter des jalons d’un projet de solidarité voire d’union du Maghreb.

1958 était la genèse de l’idéal Maghrébin qui s’était élargi à la Libye et la Mauritanie et institutionnalisé, dans le cadre de l’Union du Maghreb Arabe ( UMA) né en 1989.

Mais qu’advint-il de l’UMA , aujourd’hui ? Elle demeure une institution en panne, avec la persistance des mêmes maux dont souffre l’espace Maghrébin, à savoir la balkanisation, l’entre-déchirement , l’éparpillement et le même souci égoïste d’Etat-Nation qui anime les gouvernants et les politiques des pays du Maghreb.

Qui sont responsables de ce triste sort du projet Maghrébin ? Fathallah Oualalou reconnaît la responsabilité des Maghrébins, sans autre forme de précision. Le courage intellectuel voudrait qu’un militant de gauche, de surcroît membre de bureau politique de l’USFP et ex-ministre ait pu délimiter au moins le périmètre des responsabilités.

Est-ce que les peuples du Maghreb ne voudraient-ils pas de l’union ? je serais étonné qu’ils n’en veuillent pas. D’ailleurs, jamais l’occasion ne leur avait été donnée pour se prononcer sur leur destin communautaire. Et les gouvernants voudraient-ils de cette union ? La question demeure entière.

Et l’Europe encouragerait-elle cette union ? oui, des bouts de lèvres, mais dans les faits l’Europe pragmatique ne recule devant aucun stratagème pour diviser et régner sur le Maghreb, car un Maghreb uni et unitaire est antinomique aux desseins du " développement inégal ". Il suffit pour s’en rendre compte de constater l’importance et l’impact des revenus outre-mer sur le PNB d’un pays comme la France .

Ne serait-elle pas cette Europe qui avait tracé les frontières entre peuplades de même souche et érigé en principe sacro-saint " l’intangibilité des frontières " à la veille des indépendances des pays Arabo-Africains, pour empêcher toutes velléités unionistes.

Personnellement, j’accuse de complot du silence les intellectuels et les élites Maghrébines, dont Fathallah Oualalou fait partie. Au lieu d'être des locomotives de la modernité et partisans de la "raison utile" de l'espace Maghrébin, ces mêmes intellectuels demeurent de petits prêcheurs de l'ordre établi et faiseurs d'opinion, que nous sommes dans les meilleurs des mondes possible. 

Et si on organisait un référendum à l’échelle Maghrébine, pour demander aux gouvernés leurs intentions et avis sur leur " vouloir vivre en commun "? La réponse serait manifestement un oui massif au destin communautaire Maghrébin, comme l’aurait voulu la démocratie, si elle était adoptée comme mode de gouvernance, dans nos pays respectifs.

 

                                                                                            Mostafa Melgou

 



29/04/2008
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