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Intolérable

Cela fait aujourd’hui trois jours que Casablanca est paralysée, à cause d’une grève des transporteurs, dont on ne voit pas encore l’issue. Viandes et légumes n’arrivent pas dans les étalages. Les travailleurs n’arrivent pas à rejoindre leurs postes. C’est inadmissible que le citoyen soit pris en otage et pour cause un dialogue de sourds entre syndicats et ministre des transports.

Nous nions pas aux syndicats leur droit à la grève, comme nous nions pas au ministre de prendre des mesures pour juguler la guerre des routes. Mais c’est le ton qui fait la musique. Les deux protagonistes se sont mal pris de telle sorte que la situation soit aujourd’hui dans l’impasse.

D’abord, force est de constater que le ministre a focalisé uniquement sur les aspects ayant trait à la sanction, de surcroît jugée sévère, des violations du code de la route. Les mesures répressives des violations du code de la route doivent s’intégrer dans le cadre d’un package de mesures concomitantes et tous azimuts, touchant à l’état de nos routes, à celui de notre parc véhicules en circulation, aux comportements répréhensibles de certains agents véreux qui sont censés faire respecter la loi sur nos routes meurtrières.

Tout porte à croire que le ministre du transport fait cavalier seul pour gérer ce bras de fer avec les syndicats. Nous ne remarquons aucune solidarité gouvernementale. Les mauvaises langues affirment que certains ministres de la majorité plurielle s’esclaffent d’un rire moqueur du piège dans lequel s’était mis leur collègue du transport, évoquant l’histoire de la levée de bouclier contre un certain ministre du gouvernement de l’alternance, à l’occasion de son projet sur l’intégration de la femme. Le pauvre ministre avait été livré à lui même, contre les doctes religieux. Il y avait perdu son maroquin.

En politique, ce relèverait de la maturité et du sens de la responsabilité, que de faire marche arrière et de revenir sur ses décisions pour éviter le pire. Il faut tirer les enseignements de l’histoire. Tout le monde se souvient du tollé contre Dominique De Vilepin à l’occasion de son projet de contrat première embauche ( CPE ). Il avait dû y renoncer sur la pression de la rue.

 

De même que le ministre du transport est comptable de ses actes, la responsabilité des syndicats est mise en cause, dès lors qu’ils se limitent à des formes de contestation ouvriéristes, au lieu de constituer une force de propositions pour explorer, en partenariat avec le ministre, les réformes de nature à sauver un secteur chaotique en amont et en aval.

C’est toute l’acception du militantisme syndical  qu’il faut repenser, via la mise à niveau des syndicalistes, pour l’instauration de rapport « win-win », en lieu d’un affrontement attentatoire

à une économie déjà mise à mal par une sécheresse en perspective.

 

 

                                                                                                                     Mostafa Melgou                                     



09/04/2007
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