zankana

zankana

Hypocrisie des produits bancaires

La problématique. Je ne comprends pas pourquoi, l'on veuille coûte que coûte associer l'Islam, une noble religion, à toutes les sauces. Cela me fait rappeler l'époque de l'ex-URSS, où l'on impliquait le camarade Lénine, un leader politique, dans la physique, la chimie les mathématiques ou toutes autres sciences. C'est aberrant.

L'Islam, c'est un ensemble de préceptes religieux, qui vise , devant la certitude de la mort, la transcendalité de l'homme, en tempérant, par des doses de spiritualité, son animalité, c'est à dire sa dimension temporelle, qui, elle, relève de son instinct. Herbert Marcuse ne nous mettait-il pas en garde contre " l'unidimensionalité " de l'homme ?

Dès lors, vouloir donner la touche " halal " à la bière, le whisky ou à des produits bancaires revient à " temporaliser " l'Islam qui , lui, est par essence spirituel. C'est réducteur pour une telle noble religion.

On invoque que l'usure ( Riba ) est prohibée par l'Islam. Certes, mais c'est quoi le Riba ? Dans quel contexte se posait-il ? S'appliquait-il aux banques, qui n'existaient pas à l'époque de notre prophète Mohamed ?

En bon musulman, je m'astreins aux commandements du Saint Coran ( parole de Dieu ), de même qu'au " Hadith " ( parole de notre prophète ). Mais je ne suis pas tenu de prendre argent comptant toutes les interprétations ( Ijtihad ) de nos doctes de l'Islam. Faudrait-il le rappeler, chaque interprétation devant être située dans son contexte spacio- temporel.

Après cette précision, permettez-moi donc mon propre Fatwa sur l'usure. Le riba avait été interdit en Islam, parce que certains commerçants de Qoraich à Makkah et certains juifs de Médine ( Yathrib ) faisaient des " crédits " sur des marchandises ou des prêts financiers, moyennant rétribution par des marges qui défient tout entendement. Cela revient à une sorte d'exploitation de circonstances des démunis ( Al Moustad'afoune) par les riches. Moralité. Via la prohibition de l'usure, l'Islam visait la protection des pauvres et en même temps combattre l'enrichissement illicite.

Ceci étant, pourrait-on assimiler l'intérêt à l'usure ? Absolument pas, dès lors que les banques fixent leurs marges d'intermédiation par rapport à leurs coûts de ressources, lesquelles marges devant être allouées aux charges salariales, aux dépenses de fonctionnement et d'investissement et autres dotations aux provisions.

En conclusion, je mets la puce à l'oreille des banques, en leur recommandant de jouer sur la sémantique en substituant le vocable commission ( Amoula ), c'est à dire service ou " At'aâb " c'est à dire honoraire ou encore ( Tawassout ) c'est à dire intermédiation- en lieu et place d'intérêt, cacophonique à nos hérétiques.

Pour les situer dans leur contexte, les produits bancaires "Halal" entre autres actions sur impulsion de l'Etat, s'inscrivent dans le cadre de la mise à niveau du champ religieux, lutte contre le terrorisme oblige.

Quel amalgame entre le versatile et le divin pérenne!  

                                                                                    Mostafa Melgou



15/10/2007
4 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 25 autres membres