zankana

Autour de notre table du ftour ramadanèsque , je racontais à ma femme et enfants le crime odieux dont a été victime un médecin de 60 ans, qui avait fait de la résistance à un repris de justice qui voulait lui voler son téléphone portable. Le défunt médecin avait succombé à deux coups de couteau dans la poitrine.

Ironie du sort et croyant que ce ne pouvait arriver qu'aux autres, j'appris à mes dépens que ma fille aînée avait, elle même, été volée sous la menace par deux malfrats. L'enjeu de l'agression : un portable. Heureusement que ma fille n'ait pas fait de la résistance et ait remis de bonne grâce son portable à l'un des voleurs, voleurs potentiellement assassins, en dehors des circonstances aggravantes de la préméditation. Dieu merci d'avoir sauvé ma fille d'une survenance absurdement idiote, mais qui aurait pu , Dieu soit loué, lui être fatale à l'instar du sort tragique de l'à peine sexagénaire médecin.

Le vol sous la menace dont a été victime ma fille survint le 11 septembre 08, au moment où elle quitta son bureau après 15 heures. C'était au moment où elle arpentait la rue " Abdellatif Ben Kaddour ", sur la voie du retour chez elle, du côté de l'école " jardin d'enfants ", que les voleurs l'abordèrent par surprise et s'emparèrent du butin.

le citoyen Marocain a bien peur de la résurgence de cette insécurité triviale, sans relents idéologiques, mue tout bêtement par de menus mobiles tels le vol d'un portable, ou d'une paire de lunettes. Néanmoins, cette délinquance de caniveau risque d'avoir des conséquences tragiques, pour autant que la victime manifeste quelques velléités de résistance. Le problème aujourd'hui, c'est que les victimes ne sont plus devant des voleurs à la tire ou des picpockets " soft ", mais sont plutôt face à des voleurs animés d'un esprit haineux et barbare, chez lesquels délinquance et brutalité font bon ménage.

Je suis persuadé que ce segment/ pattern de la délinquance et de la criminalité trouve sa motivation dans la pauvreté et des conditions de vie sordides . Le pire est à craindre dès lors que la pauvreté dans notre pays ne recule pas , tant s'en faut . Et  l'écart entre pauvres et riches se creuse de plus en plus. La tendance est aujourd'hui vers une concentration de la richesse chez les plus nantis et une paupérisation accrue des plus démunis. Ce qui inquiète, c'est ce glissement de  la classe moyenne- pourtant censée être un ressort de l'économie-  vers le seuil de la pauvreté et les pauvres d'antan vers une  lumpen pauvreté .

Il n'est donc pas étonnant de voir des actes de vols conjugués à de la brutalité et de la violence, qui dénotent d'une certaine haine que nourrissent les pauvres délinquants contre leurs victimes, qui ne sont pas nécessairement riches. 

Il est à craindre que l'innocent citoyen soit en train de payer la mauvaise gouvernance des politiques.  

A suivre: les raisons de la colère 

                                                                                  Mostafa Melgou