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Contexte de la gouvernance

D’emblée je préciserai que le concept de gouvernance a été forgé aux USA, en réaction aux effets pervers de "l’après modernité (ma baâda al hadatah", qui asservit l’homme au capital et à la frénésie technologique. Les artisans de la gouvernance prônent un rééquilibrage entre ce rapport social de production capital/travail d’une part et une normalité du genre humain que la globalisation ne cesse de subjuguer, formater, voire chosifier. C’est tout un courant de pensée (les nouveaux philosophes, avec Y Habermas en tête) qui se met en branle en occident pour éviter que la science et la technologie ne deviennent une idéologie et menace l’avenir de l’humanité.

Ainsi, la gouvernance repose sur deux principes sacro-saints, savoir l’équité (al Insaaf) et l’éthique ( al Akhlak ) qu’elle voudrait réhabiliter , au-delà de celui de droit (al Haq ) ou justice (al Adl ), ces deux dernières valeurs représentant le socle de la " modernité ( al hadatah )", c'est-à-dire la démocratie libérale.

Il faut contextualiser (at tab’iea) l’usage du concept gouvernance, qui n’est par conséquent pas adaptable aux sociétés où la démocratie est encore en devenir, ou en transition.

Il sied dans le cas de pays comme le nôtre d’en appeler plutôt à des principes d’état de droit, qui reste encore un vœu. Quant à gouvernance, elle représente un stade de gestion plus avancé. Gouvernance (al hokm as saleh) ne peut être que bonne. Qualifier une gouvernance de mauvaise, représente un non sens, car les vocables "gouvernance " et " mauvaise " sont antinomiques.

Après avoir précisé le contexte de la gouvernance politique, venons-en à la gouvernance dans l’entreprise dans les pays en voie de démocratisation. Un autre gag.

Serait-il possible d’évoquer le concept gouvernance, sauf à vouloir le galvauder, dans des entreprises marocaines à structure familiale, nonobstant l’apparat juridique où les rapports sociaux de production relèvent encore du mode précapitaliste ou asiatique?

Serait-il possible de parler de gouvernance dans des entreprises, combien même elles seraient structurées, voire des multi- nationales lorsque y est encore observé, pour le premier un rapport compradore / lumpen prolétaire ou pour le deuxième un autre rapport avec des relents de colon / indigène?

Il ne sert à rien de vouloir à tout prix greffer des concepts d’un autre environnement spatio - temporel à des structures qui ne s’y prêtent guère. L’approche épistémologique n’est-elle pas bâtie sur la contextualisation (at tab’iea) et l’actualisation (at tah’yine) ou historicisation ?

M.Melgou



01/02/2007
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