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clés magiques pour réduire les déficits budgétaires

La configuration de notre loi de finances n’offre pas beaucoup d’élasticité en termes d’items pour pouvoir faire les modulations nécessaires. Du côté recettes, l’on retrouve la collecte des impôts et diverses taxes plus les produits des privatisations, lesquelles porteraient dans un proche avenir sur nos terres agricoles. Du côté dépenses l’éventail n’est pas plus large : les émoluments des fonctionnaires et diverses charges d’exploitation, plus le service de la dette et enfin la troisième composante, le budget alloué aux investissements. Notre taux de croissance étant ce qu’il est, les recettes ne peuvent être augmentées que par un relèvement des taux des impôts et taxes et ou par davantage de privatisations. Mais la propension à jouer sur les taux demeure très faible, le taux d’imposition et de taxation au Maroc étant  parmi les plus élevé dans le monde. De même que le produit des privatisations n’est pas intarissable. Il est par conséquent illusoire d’aspirer à réduire les déficits budgétaires par les produits. L’alternative par défaut consisterait à comprimer les dépenses. Mais lesquelles ? En guise de réponse je procéderai par élimination, en reprenant les grandes masses des dépenses publiques. Pourrait-on réduire le budget d’investissement ? C’est un non catégorique, car ce faisant compromettrait la croissance et corrélativement la création d’emplois. Quant au service de la dette, il s’agit de gérer une situation de fait, des soldes têtus qu’il faut rembourser dans les délais impartis. L’on ne peut donc ne pas honorer une dette, sauf à la re-échelonner au gré des créanciers, avec les majorations que cela implique. Il ne reste plus que les dépenses de fonctionnement qui prêtent le flanc aux coupes volontaires.

Le gouvernement a bien fait d’avoir permis en 2006 la possibilité de « Départ Volontaire Daba » dans la fonction publique, même si on n’en  voit pas encore les effets sur la structure de notre loi de finances. Le Maroc gagnerait à continuer sur la voie du dégraissage, mais cette fois, dans le nombre des ministères, en les réduisant  en pôles, établis à l’aune d’objectifs précis et  modulables en fonction des priorités fixées et du cap visé. L’autre plage pour optimiser les charges consisterait à revoir le système de rémunération lié à la députation, qui n’est pas un métier. Une rétribution sous forme de jetons de présence  ne serait pas une mauvaise formule. Ce faisant épargnerait ipso facto de l’ivraie parlementaire et des situations de rente qui, de surcroît, obèrent  nos finances publiques.

Les économies sur charges ainsi obtenues seraient réallouées en investissements productifs.  

L’on pourrait, cependant, m’opposer que cette proposition est aux antipodes de la « méthodologie démocratique ». Soit, mais le  Maroc  souffrirait-il d’une quelconque vacance de pouvoir ou crise politique, à l’instar de ce qui pourrait survenir en Italie, en France ou ailleurs, si le Roi  décidait de renvoyer en DVD tout le gouvernement et tout le parlement ? L’observateur avisé constatera comme moi, qu’il n’en serait rien, dès lors que nous disposons d’un gouvernement de « l’ombre » multidisciplinaire, constitué des conseillers du Roi et non des moindres, dont la plupart avait été ministre. De plus, les divers conseils pourraient aisément faire office de parlement, tel le Conseil Economique et Social, qui est un organe constitutionnel ou le Conseil Supérieur de l’Eau ou encore la HACA ou le CCDH..etc, pourvu de les réactiver        

 

Force est  de reconnaître, cependant, que le statu quo qui prévaut sert mieux le souci de la vitrine démocratique.

 

Mais à quel prix ?

 

                          

Mostafa Melgou

 

 



13/03/2007
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