Bon vent CDG
Ce redéploiement de CDG intervient à point nommé, dans une optique de substitution responsable, pour impulser une économie morose, à cause d’un système bancaire frileux et discriminant et de l’esprit d’aubaine (H’mizat) et peu entreprenant d’une frange non négligeable de nos hommes d’affaires. CDG devient de facto une force de frappe et un instrument incontournable de la politique économico-sociale de l’Etat.
N’eut été CDG, le Maroc se retrouverait, aujourd’hui démuni de ses outils financiers et compterait sur les seules banques commerciales, pour le financement de son développement économique.
Cependant et nonobstant la qualité du management actuel de CDG, le citoyen marocain et surtout le contribuable est fondé de nourrir quelques appréhensions, car CDG a beaucoup de défis à relever et son entreprise n’est pas exempte d’écueils, d’autant qu’il s’agit d’actifs de plusieurs centaines de milliards, dont la qualité reste la garante du devenir de ce fleuron national.
Compte tenu de l’origine des ressources, dont elle n’est que la dépositaire_ caisses de retraites, caisses d’épargnes nationales et divers institutionnels_ CDG n’a pas droit à l’erreur dans ses prises de participation ou ses projet d’investissements, car toutes pertes avérées ou latentes ou dépréciations d’actifs, risquent de produire des effets d’entraînement pouvant conduire à la crise systémique.
La bonne gouvernance est requise ici, plus que partout ailleurs, compte tenu de l’importance des fonds engagés et de l’ampleur des risques encourus. Mais aucune bonne gouvernance ne saurait se concevoir sans la transparence, le droit du contribuable à l’information et le principe de l’accountability.
C’est dire que le débat sur la problématique économique est bien plus important que celui sur la réforme constitutionnelle, au moins au stade actuel.
Mostafa Melgou
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