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Aberrant !!

Y a- t-il au Maroc autant de projets de société qu’il y a de partis politiques ?

 

Un parti politique est un rassemblement de personnes actives (les militants) défendant les mêmes valeurs et idéaux. Sa base est donc composée de sympathisants qui se reconnaissent dans son credo. Qu’en est-il de notre paysage " partisan " ?

Mais cette interrogation en appelle une autre, qui représente la clé de voûte à toute réponse appropriée : Nos partis politiques véhiculent-ils, chacun, une idéologie qui leur est propre ?

Que l’on ne se méprenne pas, j’entends par idéologie l’ensemble des valeurs culturelles et spirituelles, qui constitueront le soubassement du projet de société que l’on voudrait vivre en commun. Je rappelle à ce propos, aux tenants de " la faillite des idéologies ", que leur discours, s’il sied aux sociétés ayant déjà accompli leur citoyenneté, atteint la modernité voire, entamé l’après modernité, Il est hors propos, quant aux sociétés- comme la nôtre- où la citoyenneté est encore en gestation et la modernité encore hors de portée.

Aujourd’hui, au Maroc, nous n’avons pas moins de vingt partis politiques. Y a en t-il autant de projets de société et autant de panels et de choix, quant aux aspirations des Marocains ?

Ou bien, ne sommes-nous pas en face de partis électoralistes, qui ne se réaniment et ne se réactivent, qu’à l’occasion des échéances électorales ?

Faisons le parallèle avec des pays proches de nous, comme l’Espagne ou la France. Dans le premier, nous relevons aisément la netteté, dans la différence du style de gouvernance, en fonction du parti qui est aux commandes : Avec Aznar et son parti populaire, c’est le tout économique, c’est le catéchisme d’Isabelle la Catholique envers les émigrés arabo-musulmans et c’est enfin, l’alignement sur les USA, pour ce qui est du bourbier Irakien. Pour Zappatero et le PSOE, l’approche est tout à fait autre : Retrait des troupes de l’IRAQ, solutions xénophiles de l’émigration, économisme empreint de la dimension sociale. Mais nonobstant leurs antagonismes, les deux leaders gardent en commun, l’amour de leur pays et la primauté de ses intérêts

Dans le deuxième- la France- aussi bien en cas de gouvernement mono ou bicéphale (gouvernement de cohabitation), l’on reconnaît la différence de sensibilité politique entre ministres, à leur référentiel, matérialisé par un arsenal et un mode de gestion, qui leur est propre, des affaires dont ils ont la charge. C’est plus de privatisations et moins d’Etat pour les uns ou au contraire, plus de régulation et d’intervention étatique pour les autres, quand bien même, l’objectif serait le même.

C’est à ces différences d’approches, de méthodes, donc de gouvernance que l’on reconnaît une véritable alternance. A défaut, la conclusion coule de source : Ce qui n’est pas une alternance, serait une mise en situation de psalmodie monosémique où le pluralisme ne serait plus qu’un foisonnement de monoïdéismes et le multipartisme, une reproduction caricaturale des mêmes "singuliers ".

Le Maroc a t-il vraiment besoin d’une telle pléthore de partis unidimensionnels ? Oui, si la raison d’être était de procréer une poignée de ministres, pour la mosaÏque gouvernementale ou de députés, pour les besoins du " cirque " parlementaire. Non, le Maroc n’a pas besoin d’autant de partis politiques, s’il s’agissait, pour ceux-ci, de prôner chacun, un projet sociétal qui les distingue, les choix n’étant pas si multiples.

La fonction constitutionnelle originelle de nos partis politique, à savoir, concourir à l’organisation et à l’encadrement de la société est à remettre à l’ordre du jour.

Mostafa Melgou



26/01/2007
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